Trois semaines. Précisément il y a trois semaines, à 7h59 après une longue nuit et une matinée encore plus longue si c’est possible, Irène est enfin là. Un arc-en-ciel pour la saluer, une mouette qui plane dans le ciel encore chargé de nuages de pluie. Il nous rendra souvent visite pendant les deux jours suivants que nous passons à l’hôpital afin de s’assurer que tout va bien. G lui donnera un nom, Jonathan, Jonathan la mouette. Tout va bien mais dorénavant mon quotidien sera fait d’un immense bonheur teinté d’un soupçon d’inquiétude. Est-ce qu’elle mange assez, pourquoi pleure-t-elle, comment faire d’elle une bilingue parfaite, aurons nous une place à l’école maternelle dans trois ans, comment la protéger contre les réseaux sociaux… Oui, ça ne s’arrêtera plus jamais. Et tant d’amour et de tendresse.
On peut dire que ces trois semaines ont tout chamboulé, tout est différent, tout est nouveau. Le temps est compté, les nuits hachées, le sommeil omniprésent. Les journées sont rythmées par les horaires de manger, les promenades ciblées (en deux heures, on aura le temps de faire le marché ? oui, mais pas le magasin de bricolage, ok, d’accord, on verra plus tard, ou demain). Nos priorités sont les siennes ainsi que ses chagrins et ses moments de bien-être. C’est assez incroyable..
L’été est cette année plutôt mitigé, difficile de sortir en petite robe, pour elle et pour moi également. Au lieu de cela, les bottes en caoutchouc et les bonnets sont de mise. Le vent chasse la pluie et le soleil en laissant derrière lui quelque moment d’accalmie. La semaine dernière nous avons pu profiter d’un après-midi relativement doux après une matinée d’averses pour faire un tour dans la forêt. Nous avons notre petit coin secret qui ne l’est pas vraiment mais où nous trouvons chaque année quelques girolles et cèpes et des myrtilles en profusion. La récolte était modeste, de quoi faire une omelette mais la promenade nous a revigoré et donné envie de retourner explorer d’autres sentiers.
Car les girolles, on aime ça. On aime dénicher ses petites merveilles sous la forêt de pins, dans la mousse souvent. Quand il y en a une, il y en a d’autres, toujours. On aime leur couleur, leur forme facile à reconnaître. Et on aime les cuisiner. Omelettes, en accompagnement à un plat de viande, en risotto. Surtout en risotto. C’est un plat qui demande un peu de soins et de présence mais il en vaut tellement le coup.
Rien de révolutionnaire dans cette recette mais elle me convient parfaitement et satisfait nos papilles depuis des années. Les girolles sur les images viennent cette fois-ci du marché, c’est enfin la pleine saison, le moment d’en profiter.
Pour 2 personnes
120 g de riz (arborio, carnaroli)
400 – 500 g de girolles
1 verre de vin blanc
2 oignons nouveaux
1l de bouillon
2 c. à s. d’huile d’olive
20 g de beurre
Sel, poivre, sauge
Parmesan
Faites chauffer l’huile dans une grande poêle ou fait-tout au feu moyen. Préparez le bouillon et gardez-le au chaud sur le feu, presque frémissant (j’ai mélangé un cube de bouillon de volaille dans 3/4 l d’eau bouillante).
Hachez l’oignon et faites-le dorer dans l’huile d’olive. Ajoutez le riz et tout en remuant attendez qu’il deviennent opaque. Maintenant c’est le moment d’ajouter le vin blanc et d’attendre que l’alcool s’évapore.
Une fois l’alcool évaporé, ajoutez les champignons, la sauge et un peu de bouillon. Mélangez constamment. Quand il ne reste plus de liquide, rajoutez du bouillon et mélangez, mélangez, mélangez, recommencez. Je préfère faire cuire les champignons avec le riz pour bien absorber tout leur liquide de cuisson et obtenir un plat parfumé à souhaits.
La cuisson prend à peu près une 20ne de minutes. Goutez de temps en temps afin de ne pas faire cuire le riz trop longtemps, les grains doivent rester légèrement fermes à l’intérieur.
Quand vous estimez avoir atteint le résultat souhaité, coupez le feu, assaisonnez. Ajoutez le beurre en morceaux (hors feu) afin de lier la préparation et mélangez. Servez saupoudré du parmesan et pour terminer, donnez un tour de moulin à poivre. C’est prêt.