Maintenant que les vacances sont terminées depuis, oh… un moment déjà en fait, et je suis de retour au travail à Bruxelles et à Strasbourg les semaines passent à une vitesse folle. La petite Irène va à l’école et cela a évidemment apporté quelques changements mineurs. Avec honte je dois avouer que je n’ai pas encore pris le temps de faire cette chose très mignonne qui est de coudre son nom à l’intérieur de tous ses vêtements et chaussures alors que c’est quelque chose que j’aimerais beaucoup faire. Du coup l’autre jour je l’ai découverte sur une photo de sortie scolaire en bottes roses qui ne font sûrement pas partie de sa garde-robe (avec des agent de police sur le fond qui plus est, j’ose croire qu’il ne s’agissait ici que d’une journée de sensibilisation ?). Depuis on a griffonné tant bien que mal IRENE dans tout ce qu’elle apporte avec elle j’espère que pour le moment cela fera l’affaire. Elle part tous les matins avec son papa, presque toujours ravie, et revient le soir fatiguée mais excitée, les yeux brillants.
Au départ nous espérions naïvement retrouver un peu de notre indépendance d’adultes, trainer dans le canapé tout un après-midi à jouer au switch (Guillaume) ou à découvrir tranquillement la nouvelle extension de Guild Wars 2 (moi donc), bouquiner, travailler tant qu’on y est. La réalité est cependant tout autre et parsemée de maladies contagieuses, de rhumes, de nez qui coulent, de conjonctivites et dans notre cas aussi d’un sale petit asthme viral. Deux weekends à l’hôpital et quelques tests d’allergies négatifs plus tard nous avons maintenant un petit traitement qui devrait éviter le pire. C’est ainsi que tout compte fait, depuis la rentrée qui a eu lieu il y a plus deux mois ce n’est que la semaine dernière qu’Irène a fait sa première semaine complète. Et nous dans tout ça ? Scotchés devant la télé, certes, mais pas plus que pour une petite heure à peine le soir après son heure de dodo faisant semblant de suivre un épisode de Chefs table jusqu’à l’endormissement de l’un de nous deux, ce qui d’habitude n’advient pas plus tard qu’à 22h.
Entre les nouvelles responsabilités de Guillaume, son emploi du temps bien chargé cette année, mes voyages et les petites maladies d’Irène nous tentons cependant d’avoir une vie. Pour ma part, j’ai réussi enfin à reprendre la course à pied un peu plus régulièrement et force est d’avouer, il était grand temps. Ma motivation est ferme et m’a permis de participer à la plus chouette course que j’aie jamais faite qui s’est déroulée dans les marécages près de Aegviidu. Après plusieurs semaines de pluie nous avons été gâtés par un soleil éblouissant et malgré le niveau d’eau particulièrement élevé (jusqu’aux genoux par endroits, sisi) le parcours était tout simplement splendide.
Mais peut-être plus important encore, depuis cette rentrée j’ai retrouvé mon envie de cuisiner d’anciennes et de nouvelles recettes, de tester, de faire de la pâtisserie, d’y consacrer du temps. D’où les brioches répétées et d’où aussi ces petits roulés au parfums variés. La base ressemble beaucoup à une pâte à brioche justement et ma façon de les rouler est dans l’essence inspirée par celle d’Angelika Kang et de son livre Ahjusoe. Pour ce qui est de l’assaisonnement, laissez-vous guider par vos envies, de la saison, de vos humeurs. J’ai toujours adoré la cannelle et la cardamome, surtout la cardamome, alors de toute évidence c’est ceux-là que je prépare le plus souvent. Guillaume a un faible pour les tourtes aux graines de pavot de Nikolai et donc, il y a deux semaines j’ai fait un test au pavot tout à fait concluant. Ceux à l’écorce d’orange confite et aux raisins secs n’étaient pas mauvais non plus bien que, d’après notre maçon en charge de la construction de la cheminée tant attendue, il aurait pu y avoir plus de raisins (« on peut toujours mettre plus de raisins »). Lui-même avant de devenir maçon aurait servi comme chef sur les bateaux de croisière et m’a conseillé de rajouter les raisins à la pâte lors du pétrissage et non après la première levée avec le beurre. A tester donc.
Cette fois-ci je voulais cependant utiliser un ingrédient que j’aime particulièrement – le macha. J’aime son amertume, sa texture soyeuse, veloutée, sa couleur vive et j’aime aussi le fait qu’il m’évoque les pâtisseries françaises au Japon aux noms fantasques et d’où finalement on ne sait jamais si on sort avec un pain au chocolat ou un sandwich thon mayonnaise. Le macha, même celui destiné à la pâtisserie étant couteux, conservez-le soigneusement, au frais de préférence, enfermé hermétiquement et à l’abri de la lumière. Le mien est dans un pot métallique au frigidaire et semble s’y plaire assez (depuis des années, un gros pot acheté à l’ancien marché Tsukiji).
Pour la pâte
500 g de farine de blé T45
130 g de beurre doux
3 oeufs moyens
16 g de levure fraîche
70 g de sucre semoule
190 g de lait
Pour la ganache
190 g de beurre aux cristaux de sel
2 c. à s. de macha
170 g de sucre semoule
Pour dorer
1 oeuf
Procédez comme indiqué ici. En attendant préparez le beurre au macha. Le beurre doit être à température ambiante, ajoutez-y le sucre et le macha et mélangez soigneusement jusqu’à l’obtention d’une pommade homogène.
Beurrez deux plats à muffins. Vous pouvez également vous servir des moules en papier que vous déposerez dans votre plat ce qui a le mérite d’éviter au beurre de couler.
Sortez la pâte de la cuve du robot et en vous servant d’un rouleau à pâtisserie étalez-la finement sur une surface légèrement farinée. Essayez de former un rectangle avec des angles plus ou moins bien définis. L’épaisseur de la pâte ne devrait pas dépasser 5 mm.
Tartinez la moitié (en longueur) de la pâte avec la pommade et n’oubliez pas les bords, tout doit être bien couvert. Maintenant pliez l’autre moitié de la pâte sur la première afin de couvrir la pommade.
Découpez le résultat en lanières d’un centimètre et demi de largeur (j’en obtiens 24 d’habitude). J’ai trouvé que la roulette à pizza est parfaite pour effectuer cette tâche.
Ensuite, prenez une des lanières en la tenant avec vos doigts des deux bouts et tournez-la en spirale tout en l’étirant et en la roulant sur elle-même. Déposez votre « escargot » dans le moule préparé et poursuivez avec les autres lanières.
Quand vous aurez épuisé toute la pâte, couvrez les moules de film alimentaire sans appuyer et laissez reposer à température ambiante 1h30-2h.
Préchauffez le four à 170°C. Battez un œuf et badigeonnez-en les rouleaux. Saupoudrez-les de sucre perle et enfournez-les pour 12 à 16 minutes, chaleur tournante. Il faudrait probablement quelques essais avant d’obtenir un résultat optimal, trop cuit, les roulés sèchent rapidement, pas assez.. eh bien ça fait de la pâte pas cuite.
A déguster tièdes ou à température ambiante. Pour une conservation à long terme, vous pouvez les congeler et les dégeler au four à 160°C (8-10 min).